C-38 : les environnementalistes du Manitoba inquiets de la disparition des lacs expérimentaux

Monday, June 04, 2012

Radio-Canada

Alors qu'un mouvement national de protestation contre le projet de loi omnibus fédéral C-38 s'est tenu lundi, certains groupes environnementaux au Manitoba soutiennent que le document de plus de 400 pages affaiblit les lois les plus importantes.

Parmi les aspects touchés par le projet de loi C-38 entourant le dernier budget fédéral, on retrouve notamment des changements à la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale.

« Cet imposant projet de loi menace de détruire des décennies de progrès menés par des groupes environnementaux. En fait, le gouvernement fédéral ne saisit même pas tout l'impact des changements qu'il introduit », a soutenu le porte-parole du groupe Green Action Centre de Winnipeg, Josh Brandon.

Le porte-parole croit entre autres que C-38 retire leur protection à certaines espèces animales à risque ou en voie d'extinction.

M. Brandon prenait part à un rassemblement d'une douzaine de personnes au centre-ville de Winnipeg lundi. Le groupe qu'il représente fait partie des centaines d'organisations au pays qui ont pris part au mouvement Silence, on parle et qui ont affiché un message commun de dénonciation sur la page d'accueil de leurs sites web respectifs.

Le Green Action Centre s'inquiète particulièrement des répercussions de l'abolition au printemps prochain des recherches dans la Région des lacs expérimentaux (RLE), comme prévu dans le projet de loi C-38.

L'environnementaliste Roger Turenne fait écho aux préoccupations du groupe quant à la disparition d'un projet qu'il estime « unique au monde ».

« C'est le seul qui peut faire des études à largeur d'un écosystème et c'est irremplaçable. Et ce sont des renseignements qu'on obtient pour la protection non seulement environnementale, mais économique également. Tous les millions qu'on a pu épargner pour réduire les pluies acides, par exemple, en ayant plus de connaissances sur le mercure, sur les poissons [...] », a-t-il expliqué.

Les économies de deux millions de dollars que permettra l'arrêt du financement des recherches dans la RLE ne valent pas le sacrifice du programme, ajoute M. Turenne.

« C'est essentiellement un retour au 19e siècle, où le développement industriel et l'exploitation des ressources primaient [et où] l'environnement, on ne s'en préoccupe tout simplement pas », a-t-il jugé.

D'autre part, les protestataires manitobains ont argué qu'en procédant sans consultation avec les citoyens, le gouvernement majoritaire conservateur se rend coupable d'un déni de démocratie.